Comment la guerre en Ukraine a exacerbé le racisme envers les réfugiés Africains ?

Conscient de la montée du racisme dans le monde, le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, a placé la Journée internationale de la paix de cette année 2022 sous le thème – « Mettre fin au racisme. Bâtir la paix ».

Chaque année, le 21 septembre, l’ONU tient à ce que cette journée soit « consacrée au renforcement de l’idéal de paix, tant au sein des pays et des peuples qu’entre eux ». En effet, « le racisme empoisonne les cœurs et les esprits et fragilise la paix à laquelle nous aspirons toutes et tous. Le racisme arrache aux personnes leurs droits et leur dignité. Il exacerbe les inégalités et la méfiance », comme l’a expliqué ce dernier dans un message adressé à l’occasion du 100e jour avant la Journée internationale de la paix 2022.

C’est un moyen selon lui de lutter conjointement contre le racisme qui « gangrène les sociétés, normalise la discrimination et alimente la violence ». Or le 24 février 2022, l’armée russe a envahi l’Ukraine dans une opération qualifiée d’« opération militaire spéciale » par Moscou et de guerre russo-ukrainienne par les Occidentaux, des dizaines de milliers de personnes ont alors fui le pays pour se rendre vers les pays de l’Union Européenne.

Mais à l’arrivée, certains se sont vus acceptés sans conditions alors que d’autres ont été interdits d’entrer en Europe, principalement les Africains.

A la lecture d’articles de presse, de témoignages et de comptes rendus d’analystes et d’ONG, nous nous sommes demandés comment la guerre en Ukraine a exacerbé le racisme envers les Africains, ainsi que comment et pourquoi les gouvernements européens ont discriminé les Africains, également victimes de la guerre en Ukraine. 

Pour y répondre, nous nous sommes d’abord penchés sur la manière dont les Non-Ukrainiens ont été traités lors de l’exode vers les pays de l’Union Européenne. En effet, de nombreux étudiants Africains ont lancé des appels de détresse sur les réseaux sociaux car ils ne pouvaient pas quitter l’Ukraine. Ces alertes ont été relayées par de nombreuses organisations  qui ont par la suite attesté du traitement inégalitaire des ressortissants étrangers voulant fuir l’Ukraine.

Par la suite, nous avons constaté que ce tri ethnique et/ou racial a mis en exergue le racisme structurel contre les personnes de couleur en Europe et dans le monde. De plus, au cours de l’année 2021, l’OMS a lancé un appel à un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 afin d’en élargir la portée en Afrique. Cet appel a pris plusieurs mois avant que les gouvernements ne reconnaissent à l’unisson qu’il était urgent politiquement et financièrement de mettre des fonds et des vaccins à la disposition du COVAX[1].  

Récemment, le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a laissé entendre que le racisme est à l’origine du manque d’attention de la communauté internationale à l’égard de la détresse des civils de la région éthiopienne du Tigré, ravagée par la guerre. 

Lire l’article sur le site d’IPSA – Initiative pour la paix et la sécurité en Afrique (IPSA) est un think tank basé à Dakar spécialisé en défense, sécurité et paix.



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